3er domingo de Cuaresma A — 15 marzo 2020
Éxodo 17,3-7 — Romanos 5,1-2.5-8 — Juan 4,5-42
El relato del encuentro entre Jesús y la mujer samaritana es uno de los más bellos del Nuevo Testamento. También uno de los más comentados. Esta vez en mi meditación me he centrado en dos puntos.
Es evidente que el feminismo y el movimiento «metoo» no existían en la época de Jesús. Sin embargo, según los Evangelios, aun cuando las mujeres, sujetas a sus padres y esposos, apenas contaban ante la Ley, hubo toda una serie de mujeres que se atrevieron a cuestionar a Jesús: su judaísmo aparentemente un tanto cerrado, su deseo de permanecer fiel a la Ley, su manera de actuar… Y con ese cuestionamiento, contribuyeron a que Jesús creciera espiritualmente y se mostrara más libre y universal: La mujer sirofenicia (“También los perritos comen de las migajas que caen de la mesa de sus amos”), la hemorroisa (“Con sólo tocar su manto, me salvaré”), la pecadora (“Comenzó a llorar, y con sus lágrimas le mojaba los pies y con los cabellos de su cabeza se los secaba; besaba sus pies y los ungía con el perfume” ), María de Magdala (“Señor, si tú lo has llevado, dime dónde lo has puesto, y yo me lo llevaré”), su madre María (“No tienen vino” “Haced lo que él os diga”), y hoy la Samaritana (“¿Cómo tú, siendo judío, me pides de beber a mí, que soy una mujer samaritana?” ).
La situación social de la mujer ha cambiado mucho en los últimos tiempos. No lo suficiente en nuestra Iglesia, según muchas mujeres que se atreven a cuestionarla, especialmente su clericalismo. Ya en 1998 Marie McDonald, entonces superiora general de las Hermanas Blancas, envió a las autoridades vaticanas un importante documento sobre «El problema del abuso sexual de las monjas africanas en Africa y Roma». En 2016 Jamie Manson, del National Catholic Reporter (EE.UU.), en su columna “Gracia en las fronteras”, insistió: “Es hora de ser honestos sobre el Papa Francisco y las mujeres”. En febrero de 2019, cuando todavía estaba a cargo de «Donne Chiesa Mondo», el suplemento femenino del Osservatore Romano, Lucetta Scaraffia afirmó: “el Papa no es ‘feminista’… Es un buen político, consciente de que las mujeres son una fuerza que no puede ser ignorada”. Y dos meses más tarde, después de dimitir, declaró sin matices: “La jerarquía vaticana quiere mujeres sumisas y obedientes”. Jesús aprovechó sus encuentros con las mujeres para ser más humano, más Hijo del Padre, un salvador más universal. ¿Aceptaremos nosotros, la comunidad cristiana, la Iglesia, las críticas y la contribución de las mujeres cristianas para crecer y avanzar en el proyecto de Dios?
Y éste es mi segundo punto: “Créeme, mujer: se acerca la hora en que ni este monte ni en Jerusalén daréis culto al Padre”. No se puede avanzar sin deshacerse de la carga, cada día más pesada, que hemos acumulado en el camino. Jesús saca las consecuencias de eso para sus discípulos judíos y para los samaritanos representados aquí por la mujer que le hace preguntas. Desde la reforma del rey Josías en el año 621 a.C., el templo de Jerusalén se había convertido para los judíos en el centro, la expresión misma de las relaciones íntimas entre Dios y su pueblo. Del mismo modo, el monte Garizim era para los samaritanos, convencidos de haber mantenido la tradición bíblica en toda su pureza, el lugar santo donde se celebraba la Pascua, la celebración más importante. Y Jesús les dijo: “Ni en este monte ni en Jerusalén”. ¿Qué lección podemos sacar?
Más que el camino recorrido, es el proyecto de Dios que se vislumbra en el horizonte, el que puede aunarnos y mantenernos en comunión, a pesar de, yo incluso diría que gracias a nuestra diversidad. De hecho, cuando se trata de nuestra historia cristiana, clérigos y laicos, hombres y mujeres, católicos y protestantes, occidentales y orientales, iglesias antiguas e iglesias jóvenes… cada uno da una versión diferente de la misma, sobretodo porque son diferentes las tradiciones, prácticas y actitudes que hemos acumulado en nuestro caminar. ¿Cuáles son entonces los Garizim y las Jerusalén que Jesús pide que abandonemos para que juntos podamos “adorar al Padre en espíritu y verdad”?
3ème dimanche de Carême A — 15 mars 2020
Exode 17,3-7 — Romains 5,1-2.5-8 — Jean 4,5-42
Le récit de la rencontre entre Jésus et la Samaritaine est l’un des plus beaux du Nouveau Testament. Un des plus commentés aussi. Cette-fois ci j’ai fixé mon attention sur deux points.
Évidemment le féminisme et le mouvement #metoo n’existaient pas au temps de Jésus. Pourtant, selon les évangiles, alors que les femmes, soumises à leurs pères et maris, à peine comptaient devant la Loi, il y a eu toute une série de femmes qui ont osé questionner Jésus, son judaïsme apparemment étroit, son désir de rester fidèle à la Loi, sa manière d’agir… et qui, par leur questionnement, ont contribué à ce que Jésus grandisse spirituellement et puisse se montrer plus libre et plus universel : la femme syrophénicienne (« Seigneur, les petits chiens, sous la table, mangent bien les miettes des petits enfants ! »), l’hémorroïsse (« Si je parviens seulement à toucher son vêtement, je serai sauvée »), la pécheresse (« Elle se mit à mouiller de ses larmes les pieds de Jésus. Elle les essuyait avec ses cheveux, les couvrait de baisers et répandait sur eux le parfum »), Marie de Magdala (« Si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu l’as déposé, et moi, j’irai le prendre »), Marie sa mère (« Ils n’ont pas de vin », « Tout ce qu’il vous dira, faites-le »), la Samaritaine aujourd’hui (« Comment! Toi qui es Juif, tu me demandes à boire, à moi, une Samaritaine? »).
La situation sociale des femmes a beaucoup changé ces derniers temps. Pas assez dans notre Église selon de nombreuses femmes qui osent la questionner, surtout son cléricalisme. Déjà en 1998 Marie McDonald, alors supérieure générale des Sœurs Blanches, adressa aux autorités vaticanes un important document sur « Le problème des abus sexuels des religieuses africaines en Afrique et à Rome ». En 2016 Jamie Manson, du National Catholic Reporter (USA), dans sa chronique « Grâce aux frontières », insistait : « Il est temps d’être honnête à propos du pape François et les femmes ». En février de 2019, quand elle était encore à la direction de «Donne Chiesa Mondo », le supplément féminin de l’Osservatore Romano, Lucetta Scaraffia affirmait que « le Pape n’est pas ‘féministe’… Il est un bon politique conscient de ce que les femmes sont une force que l’on ne peut pas ignorer ». Et deux mois plus tard, après avoir donné sa démission, elle déclarait sans nuances « La hiérarchie vaticane désire des femmes soumises et obéissantes ». Jésus a profité de ses rencontres avec des femmes pour devenir plus humain, plus Fils du Père, un sauveur plus universel. Saurons-nous, la communauté chrétienne, l’Eglise, accepter les critiques et la contribution des femmes chrétiens, pour pouvoir croître et avancer dans le projet de Dieu ?
Et voici mon deuxième point : « Femme, crois-moi: l’heure vient où vous n’irez plus ni sur cette montagne ni à Jérusalem pour adorer le Père ». On ne peut pas avancer sans se débarrasser du fardeau, chaque jour plus lourd, que nous avons accumulé en chemin. Jésus en tire les conséquences et pour ses disciples juifs et pour les samaritains ici représentés par la femme qui lui pose des questions. Depuis la réforme du roi Josias en 621 AC, le temple de Jérusalem était devenu pour les juifs le centre, l’expression même des relations intimes entre Dieu et son peuple. Pareillement le mont Garizim était pour les Samaritains, convaincus d’avoir maintenu la tradition biblique dans toute sa pureté, le lieu saint où l’on célébrait la Pâque, la célébration la plus importante. Et Jésus de leur dire « Ni sur cette montagne ni à Jérusalem ». Quelle leçon pour nous ?
Plus que le chemin parcouru, c’est le projet de Dieu qui apparaît à l’horizon, qui peut nous souder et maintenir en communion, malgré, et je dirais même grâce à nos diversités. En fait quand il s’agit de notre histoire chrétienne, clercs et laïcs, hommes et femmes, catholiques et protestants, occidentaux et orientaux, églises anciennes et jeunes églises… chacun donne une version différente de la même, surtout parce que sont différentes les traditions, les pratiques, les attitudes que nous avons accumulées au long du chemin. Quels sont alors les Garizim et les Jérusalem que Jésus nous demande d’abandonner pour qu’ensemble, nous puissions « adorer le Père en esprit et vérité.
P. José Ramón Echeverria Mancho, Padre Blanco