Génesis 2,7-9; 3,1-7ª — Romanos 5,12.17-19 — Mateo 4,1-11
El mundo evoluciona, las sociedades cambian, pero algunos tipos de tentación nunca desaparecen. Al escribir el relato de este domingo, Mateo nos anticipa las tentaciones a las que Jesús se enfrentará durante su vida pública. Son, según Mateo, aquellas a las que los hebreos sucumbieron durante su estancia en el desierto. Las mismas que cuestionarán continuamente a los discípulos de Jesús: el mal uso de la religión para beneficio personal, la prioridad malsana que podemos dar a lo maravilloso a expensas de la fe, el deseo de poder terrenal que nos lleva a oponernos a la voluntad de Dios. ¡No hace falta hacer un dibujo para mostrar que siguen siendo de actualidad!
Pero esta semana no he meditado sobre esas tentaciones sino sobre “Jesús fue llevado al desierto por el Espíritu para ser tentado”. Jesús es nuestro modelo. Pero Jesús no cayó en la tentación. Mientras que hay muchas posibilidades de que nosotros, como los hebreos, caigamos en ella. ¿Por qué entonces nos lleva el Espíritu al desierto?
Permitid un paréntesis «técnico». Dado que Dios es el autor de todo, algunos textos bíblicos antiguos también le atribuyen al papel de “tentador”. Así, “Se encendió otra vez la ira de Yahveh contra los israelitas e incitó a David contra ellos diciendo: «Anda, haz el censo de Israel y de Judá.»” (2Sam 24.1). Más tarde entendieron que aunque pareciera contradecir la exclusividad divina en toda iniciativa, la mala tentación no podía venir de Dios: “Alzóse Satán contra Israel, e incitó a David a hacer el censo del pueblo”, escribe un autor posterior, el del Libro de las Crónicas. Todavía hoy somos incapaces de resolver lógicamente el conflicto entre el Poder absoluto de Dios, la libertad humana y la presencia de «Satanás» en nuestro mundo. Es una de las razones de las diferentes versiones del Padre Nuestro: No nos introduzcas en la tentación, No nos dejes caer en la tentación…
Una cosa es cierta sin embargo: no podemos vivir en este mundo sin ser tentados. Y con la certeza de que un día u otro caeremos. A pesar de esto, el Espíritu de Jesús no nos pide que abandonemos este mundo. Por el contrario, nos envía a ser en él sal y luz. ¿Por qué lo hace? ¿Para que fracasemos? ¿Cómo vivir la tensión entre la obediencia optimista al mandato de Jesús y la aceptación realista de nuestra debilidad?
Las personas que nos rodean, creyentes y no creyentes, viven en una tensión similar a la nuestra. La exaltación moderna del individuo ha puesto sobre sus hombros una terrible responsabilidad. Desea más que nunca un mundo más justo y humano, a sabiendas de que su propio comportamiento tiene mucho que ver con la injusticia e inhumanidad que él mismo critica. De ahí la creciente importancia de nuestro cuestionamiento cristiano: ¿Cómo vivir la tensión entre la obediencia optimista al mandato de Jesús y la aceptación realista de nuestra debilidad?
Conocemos la respuesta cristiana: tenemos que creer en Jesús que nos acompaña, nos coge de la mano, comparte su fuerza con nosotros, y no confiar en nosotros mismos, en nuestras propias fuerzas y capacidades. O mejor dicho, debemos creer en nosotros mismos pero sólo en la medida en que creamos y confiemos en Jesús. “Auméntanos la fe”, pidieron a Jesús esos apóstoles que tan débiles y egoístas se mostraron antes y después de la muerte de Jesús.
“No nos conduzcas a la tentación” es la traducción literal del Padre Nuestro en Mateo y Lucas. Es la traducción con la que he orado a menudo: «Señor, tú sabes mi debilidad, tengo miedo de caer, no me pidas que sea sal y luz en tales circunstancias ». Aunque a veces mi confianza en Jesús me ha podido y he respondido como Pedro: “Pero por tu palabra, echaré las redes”. Pero también, una vez dentro, buscando seguir a Jesús en la confusión, la ambigüedad, la compleja realidad de nuestro mundo… he utilizado la versión actualizada y adaptada del Padre Nuestro en español y he rezado con plena convicción “No nos dejes caer en la tentación”
1er dimanche de Carême A — 1er mars 2020
Genèse 2,7-9; 3,1-7ª — Romains 5,12.17-19 — Matthieu 4,1-11
Le monde évolue, les sociétés changent, mais certains types de tentation ont la vie longue. En écrivant le récit de ce dimanche, Matthieu nous présente à l’avance les tentations que Jésus devra affronter durant sa vie publique. Elles sont, selon Matthieu, celles auxquelles ont succombé les Hébreux durant leur séjour au désert. Les mêmes aussi qui vont toujours assaillir les disciples de Jésus : l’utilisation abusive de la religion pour un profit personnel, la priorité malsaine que nous pouvons donner au merveilleux au détriment de la foi, la convoitise de pouvoir terrestre qui nous oppose à la volonté de Dieu. Pas besoin de faire un dessein pour prouver qu’elles sont encore d’actualité !
Mais ce n’est pas sur ces tentations que j’ai médité cette semaine, mais sur « Jésus, après son baptême, fut conduit au désert par l’Esprit pour être tenté ». Jésus est notre modèle. Mais Jésus n’est pas tombé dans la tentation. Tandis qu’il y a de très nombreuses possibilités pour que, comme les Hébreux, nous y tombions. Pourquoi alors l’Esprit nous amène au désert ?
Permettez une parenthèse « technique ». Puisque Dieu est l’auteur de tout, d’anciens textes bibliques lui attribuent aussi le rôle de « tentateur ». C’est ainsi que « Le Seigneur incita David à nuire au peuple. Il lui dit : ‘Va, dénombre Israël et Juda !’ » (2Sam 24,1). Plus tard ils ont compris que même si cela semblait contredire l’exclusivité divine dans toute initiative, la mauvaise tentation ne pouvait pas venir de Dieu : « Satan se dressa contre Israël et il incita David à dénombrer Israël », écrit un auteur plus tardif, l’auteur du Livre des Chroniques. Encore aujourd’hui, nous ne sommes pas réussis à résoudre logiquement le conflit entre la Toute-puissance de Dieu, la liberté humaine et la présence de « Satan » dans notre monde. C’est une des raisons des différentes versions du Notre Père : Ne nous soumets pas à la tentation, Ne nous laisse pas tomber dans la tentation…
Une chose est certaine cependant : nous ne pouvons pas vivre dans ce monde sans y être tentés. Avec la certitude qu’un jour ou l’autre nous allons y tomber. Malgré cela l’Esprit de Jésus ne nous demande pas de sortir de ce monde. Au contraire, il nous envoie pour y être sel et lumière. Pourquoi le fait-il ? Pour nous vouer à l’échec ? Comment vivre la tension entre l’obéissance optimiste au mandat de Jésus et l’acceptation réaliste de notre faiblesse ?
Les gens qui nous entourent, croyants et incroyants, vivent dans une tension semblable à la nôtre. L’exaltation moderne de l’individu a mis sur ses épaules une terrible responsabilité. Il cherche plus que jamais un monde plus juste et humain, tout en sachant que son propre comportement est pour beaucoup dans l’injustice et l’inhumanité qu’il critique. D’où l’importance accrue de notre questionnement chrétien : Comment vivre la tension entre l’obéissance optimiste au mandat de Jésus et l’acceptation réaliste de notre faiblesse ?
Nous connaissons la réponse chrétienne : il faut croire en Jésus qui nous accompagne, qui nous prend par la main, qui partage sa force avec nous, et ne pas compter sur nous-mêmes, sur nos forces, sur notre capacité. Ou plutôt, il faut croire en nous-mêmes seulement dans la mesure où nous croyons et nous faisons confiance à Jésus. « Augmente-nous la foi », dirent à Jésus ces mêmes apôtres qui se sont montrés faibles et égoïstes avant et après la mort de Jésus.
« Ne nous conduises pas à la tentation » est la traduction littérale du Notre Père dans les textes de Matthieu et de Luc. C’est avec elle que j’ai souvent prié : « Seigneur, Tu connais ma faiblesse, j’ai peur de tomber, ne me demande pas d’être sel et lumière dans de telles circonstances ». Même si parfois ma confiance en Jésus a eu le dessus et j’ai répondu avec Pierre « Mais, sur ta parole, je vais jeter les filets ». Mais aussi, une fois dedans, cherchant à suivre Jésus dans la confusion, l’ambiguïté, la réalité complexe de notre monde, j’ai fait appel à la version actualisée et adapté du Notre Père en espagnol, et j’ai prié plein de conviction : « Seigneur, ne nous laisse pas tomber dans la tentation »
J.Ramón Echeverria Mancho, p.b